Que ce soit pour une ballade le week-end ou pour un grand voyage il faut rejoindre le point départ de l'itinéraire. De prime abord, le train est une solution séduisante sur le plan pratique et sur le plan écologique.
Voici notre expérience après plusieurs essais.
Si le sujet parait simple quand vous voyagez seul en TER avec un vélo vide, c'est beaucoup moins évident quand vous voyagez en famille avec des vélos chargés.
Commençons par la théorie :
Deux solutions s’offrent à vous pour voyager en train avec votre vélo :
- plié ou démonté et rangé dans une housse, votre vélo* est accepté gratuitement, dans la limite des places disponibles, à bord de tous les trains. Considéré comme un bagage à main, le vélo sous housse doit être étiqueté et ne doit pas excéder les dimensions maximales autorisées : 120 cm de hauteur pour 90 cm de largeur
- à bord de la plupart de nos trains, des espaces dédiés repérables par un pictogramme vélo vous permettent, dans la limite des places disponibles, de voyager avec votre vélo*
*Seuls les vélos standards sont acceptés à bord des trains. Le transport des vélos couchés, des tricycles, des tandems et des remorques de toute nature n’est pas autorisé.
— extrait du site de la SNCF
Nous avons essayé cette solution pour aller de Lyon à Saint-Nazaire. Ce TGV n'accepte pas les vélos, sauf démontés. Comme nous arrivons à vélo à la gare, il faut les démonter sur le quai. Concrètement pour transporter un vélo démonté et respecter les dimensions imposées il faut démonter la roue avant, la roue arrière, le garde-boue et le phare qui va avec, sans oublier le guidon. Même chose avec les autres vélos. Une fois qu’ils sont démontés, nous avons donc en vrac sur le quai les vélos qui ne roulent plus, les sacoches qui n’ont jamais roulé, et les enfants qui courent partout. La SNCF indique le quai de départ au mieux 20 minutes à l'avance. Ne nous trompons pas de quai et repérons bien l'emplacement de la voiture 7. Ensuite ça se corse : le train nous laisse 5 minutes pour embarquer tous les morceaux au milieu de la foule. Il ne reste plus qu'à caser tout ça dans le tout petit compartiment à bagages. À l’arrivée, nouvelle séance de bricolage sur le quai.
Au passage, les housses coûtent au moins 80 euros et pèsent 4 kg. Mais qu’est-ce qu’on en fait à l’arrivée ? On les trimbale pendant tout le voyage ?
Au final cette solution est à pratiquer uniquement quand vous n'avez pas de correspondances et que vous avez épuisé toutes les solutions raisonnables.
Nous avons aussi testé cette solution pour vous. D'une manière générale c'est quand même plus simple moins compliqué que de démonter les vélos.
Les trains qui ont des emplacements vélos sont signalés par un pictogramme . C'est généralement gratuit et sans réservation dans les TER (les conditions varient d'une région à l'autre). C'est variable pour les Intercités. C'est payant (10 euros en 2017) avec réservation obligatoire dans les rares TGV qui offrent ce service. Dans tous les cas, la SNCF précise dans la limite des places disponibles.
Notez que selon les horaires, voyager dans un Intercités qui accepte les vélos n'est pas forcément plus long que de démonter/remonter les vélos pour le TGV.
Quand le train entre en gare, il faut repérer la voiture qui accepte les vélos, et embarquer en moins de 3 minutes. Si vous avez de la chance vous tombez sur un beau TER tout neuf à hauteur du quai. Si vous avez moins de chance c'est un train corail qui se présente, avec un quai trop bas et des marches trop hautes. Ensuite il faut mettre le vélo à la verticale pour le suspendre aux crochets : attention aux sacoches.
N'oubliez pas que les remorques ne sont pas acceptées. Il faut les démonter sous peine de vous voir refuser l'accès au train. C'est très facile sur la nôtre mais ça ajoute encore une étape.En pratique il y a 2 ou 3 places vélo par train, qui sont souvent déjà prises. En rentrant du canal de la Garonne, quand nous sommes montés à bord tous les crochets étaient pris et il y avait déjà 5 vélos entassés dans le couloir. Le contrôleur n'avait pas l'air d'apprécier la situation mais c'était le seul train de la journée à cause de travaux sur les voies.
En Bourgogne, nous étions arrivés à la gare avec 1 heure d'avance. Nous avons contacté le chef de gare, qui n'a pas su ou pas voulu nous indiquer le numéro de la voiture qui accepte les vélos. Évidement quand le train est entré en gare nous n'étions pas devant la bonne voiture. Pas le temps de courir le long des wagons à la recherche du fameux pictogramme. Nous avons embarqué les vélos dans le premier wagon venu pour les caser dans un coin. Quand le contrôleur nous a fait remarquer que nous n'étions pas dans la bonne voiture, nous lui avons répondu que le chef de gare avait contacté le train par radio et que personne n'avait su nous répondre.
Si les grandes gares sont relativement bien aménagées, les petites gares ne sont souvent pas encore été adaptées pour les poussettes ou les fauteuils roulants, et encore moins pour les vélos. Pour atteindre le quai il n'y souvent que des escaliers. Quand la gare est équipée d'un ascenseur, le vélo ne tient pas ou alors à la verticale (attention aux sacoches). Si vous voyagez entre adultes ce n'est pas bien pratique mais c'est faisable. Dans notre cas il y a les vélos des parents, le vélo du fiston qui est assez grand pour pédaler mais pas assez grand pour porter son vélo dans les escaliers, et bientôt le vélo de cadette. Quant à la benjamine elle attend sagement dans sa remorque.
En arrivant à l'avance dans une petite gare, nous sommes allés voir la chef de gare avec notre plus beau sourire et avec bébé dans les bras. Nous avons eu l'autorisation de traverser les rails, dûment accompagnés par le personnel SNCF.
Quand les conditions sont trop compliquées (notamment les correspondances) ou tout simplement parce que nous poursuivons nos vacances ailleurs, nous prenons la voiture pour aller jusqu'au point de départ de l'itinéraire. Plusieurs solutions existent pour revenir au parking :
C'est dommage pour le bilan carbone mais avec 3 enfants et tout le barda il faut rester réaliste.
Quand vous n'avez pas de correspondance, que la gare est accessible, que vous tombez sur un TER récent, et que le train n'est pas bondé, l'opération est facile. Nous avons voyagé plusieurs fois avec des conditions acceptables. Mais ces conditions ne sont pas toujours réunies et l'étape SNCF peut vite devenir un grand moment de stress.