La première étape du voyage consistera à rejoindre le point de départ officiel de l’Eurovélo 6 : le village de Saint-Brévin-les-Pins, face à Saint-Nazaire sur l’autre rive de l’estuaire de la Loire. En théorie il suffit de prendre le train avec enfants, vélos et bagages. En pratique ce n’est pas simple…
En dehors du discours marketing officiel, la SNCF n’a pas vraiment l’air d’apprécier les vélos. Dans les TER, il y a des emplacements prévus à cet effet, pas de soucis. C’est sur les grandes lignes que ça se corse et encore plus pour les TGV. Les trains qui acceptent les vélos sont signalés par ce pictogramme Dans ce cas, il y a des emplacements prévus pour les vélos : gratuits ou payants selon les cas. Dans notre cas concret qui consiste à aller de Lyon à Saint-Nazaire, voici les solutions qui existent.
Première déception : aucun TGV Lyon Nantes n’accepte les vélos. Il faut passer par Paris. De Lyon à Paris, un seul train par jour accepte les vélos (payant). Ensuite un second TGV qui accepte aussi les vélos (encore payant) nous emmène directement à Saint-Nazaire. Sachant qu’il n’y a que 4 emplacements libres par train , il faut s’y prendre tôt. Pour simplifier encore la chose, les billets avec vélo ne peuvent s’acheter qu’au guichet.
N’oublions pas qu’à Paris, il faut changer de gare : une fois arrivés à la gare de Lyon, il faut traverser la gare (un jour de grand départ en vacances sinon ce ne serait pas drôle) avec les vélos et la remorque. Il faut ensuite traverser les rues de Paris (toujours avec les vélos et la carriole) pour rejoindre la gare Montparnasse. Le métro ? n’y pensons pas. Nouvelle traversée d’une gare encore plus grande. Trouver le bon quai et embarquer tout ça dans le train. Si le premier train est à l’heure, nous avons 1h30 pour boucler le tout.
Ce train accepte les vélos gratuitement. Par contre il met plus de 8 heures à rejoindre Nantes, et il y arrive après 23:30. Il faut donc débarquer en pleine nuit avec les enfants, pour trouver un hôtel (si possible avec un local a vélos) ; et reprendre un TER au petit matin. Avec la nuit d’hôtel au milieu c’est finalement aussi cher et que le TGV.
Finalement, pourquoi ne pas prendre le trajet normal ? Le site de la SNCF le précise :
Vous pouvez voyager gratuitement et sans réservation avec votre vélo démonté à bord de tous les trains. Pour cela, il doit être transporté dans une housse (dimensions 120×90 cm).
Concrètement pour atteindre ces dimensions il faut démonter la roue avant, la roue arrière, le porte-bagages, le garde-boue et le phare qui va avec, sans oublier le guidon. Même chose sur le second vélo. Une fois qu’ils sont démontés, nous avons donc en vrac sur le quai les vélos qui ne roulent plus, les bagages qui n’ont jamais roulé, et les enfants. C’est là que ça se corse : 5 minutes maxi pour embarquer tout ça au milieu de la foule qui s’amasse devant le train. Mieux vaut repérer les places à l’avance. Éviter à tout prix les correspondances. Et à l’arrivé, nouvelle séance de bricolage.
Au fait, les housses coûtent au moins 80 euros pièce. Mais qu’est-ce qu’on en fait à l’arrivé ? On les trimbale pendant 4 semaines ? À 3 kg l’unité, j’ai comme un doute.
La SNCF propose ce service, facturé 80 euros par vélo. En parcourant les forums et les aventures des autres voyageurs, on constate que les vélos arrivent parfois 2 ou 3 semaines plus tard. Personnellement je n’ai pas envie de tester.
Prendre une voiture à Lyon et la rendre à Saint-Nazaire : ça semble intéressant. Seulement, il faut une voiture assez grande pour accueillir 2 adultes, 2 enfants, la carriole et les bagages. Soit un minimum de 300 euros de location auxquels il faut ajouter le péage, l’essence et le kilométrage. Il faut aussi que le loueur puisse mettre à notre disposition un porte vélo et 2 sièges enfant. J’ai un doute.
Qui a une meilleure solution ? Finalement nous aurions peut-être mieux fait de choisir un itinéraire cyclable qui part de Lyon et qui revient à Lyon.
Pour les réponses à ces questions voir la présentation de l'Eurovélo 6 et le journal de bord de notre voyage. Voir aussi les vélos dans le train.