Printemps 2011, premier voyage à vélo en famille avec notre fils de 18 mois. Le début d'une longue série d'aventures.
Printemps 2011. Où aller pendant nos prochaines vacances ? Notre fils Gabriel a 18 mois. Il est trop petit pour randonner, trop petit également pour visiter une ville et des musées toute la journée. Il lui faut du temps pour jouer, du temps pour la sieste du matin, du temps pour la sieste de l’après-midi. De notre coté nous avons envie de voyager, de découvrir, de bouger, de faire du sport. C’est alors que nos amis Sophie et Gaël nous ont raconté leur voyage à vélo avec leur fille du même age. Nous nous sommes dit : et pourquoi pas nous ?
Le projet est lancé. Sophie et Gaël nous prêteront leur carriole ce qui nous permettra de découvrir les joies du cyclotourisme en famille. Nous partons à la recherche d’un itinéraire accessible. Avec un bébé dans une remorque il nous faudrait un itinéraire sécurisé et si possible assez plat. Comme nous serons en juin, autant éviter les grosses chaleurs du sud. Inutile de partir à l’autre bout du monde pour une courte semaine.
Après quelques recherches sur les voyages à vélo en famille nous découvrons que la région de Bourgogne est assez avancée dans le tourisme vert. Le tour de Bourgogne est accessible, bien aménagé, et les forums en disent beaucoup de bien. Nous nous décidons pour le canal de Bourgogne, de Dijon à Migennes. Voici les étapes que nous avons parcourues :
L’itinéraire est entièrement aménagé de Dijon à Buffon. C’est une voie verte loin des voitures et autres camions. L’itinéraire alterne entre des sections goudronnées et des sections en terrain stabilisé. Le terrain stabilisé est bien entretenu il ne pose aucun problème à vélo, même avec une remorque.
En juin 2011 l’aménagement de l’itinéraire s’arrête à Buffon, ensuite le chemin de halage existe mais il n’est plus aménagé. C’est une simple trace pour les voitures et les tracteurs. Ceci ne pose pas de problème particulier avec un VTC mais les roues de la remorque sont dans l’herbe en permanence. La remorque que nous avons empruntée n’a pas de suspensions. Nous décidons donc de nous arrêter à la gare de Tonnerre. De là nous rentrons en TER jusqu’à Dijon puis il nous reste 10 km de voie verte jusqu’à Ouges pour retrouver la voiture.
Mise à jour septembre 2013 : d’après la carte disponible aujourd’hui sur le site, l’itinéraire est maintenant aménagé jusqu’à Ravières, et il est en cours d’aménagement sur la partie restante jusqu’à Tonnerre.
L'itinéraire est disponible dans OpenStreetMap et peut se télécharger via WayMarkedTrails
Cette première randonnée sur une voie verte nous a agréablement surpris par son coté très calme. Nous étions plutôt habitués à circuler en ville ou à nous promener sur des petites routes tranquilles. Voyager sur une voie verte le long d’un canal n’a rien à voir. D’abord parce qu’une voie verte est entièrement à l’abri des voitures et qu’on peut flâner tranquillement, pédaler côte à côte, mais aussi parce que la proximité immédiate du canal et de l’eau apporte un coté serein qu’on ne retrouve pas sur les autres voies vertes. Le long d’un canal il n’y a pas de montées, ce qui est un point positif quand on voyage chargé.
Les villages traversés sont souvent charmants. Nous retenons en particulier Châteauneuf-en-Auxois, situé en haut d’une colline avec son château-fort. Le village vaut vraiment le détour même si la côte pour y accéder est sévère. D’autre part, sur le canal de Bourgogne les maisons des écluses ont été vendues à des particuliers. Elles sont très bien entretenues et souvent fleuries. Ce n’est pas le cas le long du canal de la Garonne par exemple, qui a une architecture moins entretenue et plus monotone.
Cette première randonnée nous aura appris à faire très attention au ravitaillement. Quand on parcours des distances de 50 km, il faut s’arrêter à la première épicerie ouverte parce qu’on n’est pas sûr d’en trouver une autre sur le parcours. Idem pour les distributeurs de billets. Ceci s’est vérifié par la suite sur tous nos voyages. Exemple : le premier soir nous pensions nous ravitailler à Sainte-Marie. Il y a bien un camping mais aucune épicerie. Le seul restaurant du coin était fermé. Nous avons très vite pris l’habitude d’avoir en stock un repas d’avance pour les enfants (au moins des coquillettes et une compote).
À 18 mois Gabriel a tout de suite apprécié la remorque. Il s’est installé à l’intérieur avec son livre de Tchoupi et ses doudous. Il jouait un peu, observait les paysages et faisait de bonnes siestes bercé par la route. Nous faisions des pauses quand il y avait une aire de jeux, un cheval ou un âne à regarder le long du parcours. La nuit sous la tente a été un peu plus compliquée : il a vu une cabane avec des matelas pour sauter par dessus papa et maman. Les deux premiers soirs, il a joué jusqu’à s’écrouler de fatigue à la tombée de la nuit (qui arrive tard en juin) puis il a compris progressivement les jours suivants. Les nuits se passaient sans problèmes.