En août 2016 nous avons longé le canal du Nivernais à deux familles en cyclotourisme.
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Pour voyager avec un autre regard, nous sommes partis à 2 familles. Gaël et Sophie nous accompagnaient avec leurs filles Coline (8 ans) et Anouk (6 ans). De notre coté la famille s’est agrandie : la petite Manon (12 mois) est arrivée et tient compagnie à sa grande sœur Alice (4 ans) dans la carriole, pendant que Gabriel (6 ans) pédale comme un grand aux côtés de Coline.
Nous avons parcouru 198 kilomètres au final car nous n’avons pas pu nous empêcher d’aller fureter dans les villages alentours. Je ne vais pas vous mentir, une fois les 35 kilomètres réalisés par jour en moyenne, les enfants n’avaient qu’une envie : profiter des jeux du camping et s’amuser entre eux.
À 9, nous ne nous organisons pas de la même manière. Les journées filent encore plus vite ! Le temps de déjeuner, de plier les sacs et les tentes, le départ est souvent amené à 9h30. S’ensuivent 2 heures de balade puis une pause déjeuner qui comprend également la recherche du pique-nique (tartes salées, légumes, fromage et fruits). Nous enchaînons ensuite 2 heures de vélo pour arriver au camping aux alentours de 16h00. Sur ce canal, nous avons traversé les villages dès que l’occasion se présentait, allongeant le périple journalier de 4 à 5 kilomètres. C’était amplement suffisant pour les deux aînés à vélo qui ne sont pas encore bien grands.
Ces temps de balades furent l’occasion d’échanger, de jouer avec les enfants à toutes sortes de jeux d’observation, de charades … Durant les moments de fatigue ou de saturation pour les 3 filles en carrioles, nous changions le rythme et les groupes. Les en-cas et les repas sont souvent sources de motivation.
Arrivés au camping, le rythme change à nouveau : découverte des lieux, repérage de l’emplacement idéal des 3 tentes, montage des tentes, douche et jeux pour les enfants (en fait, ils jouent 70 % de leur temps). De notre côté, le camping a l’avantage de ne pas donner trop de contraintes. Une fois la tente montée, les sacs déballés, la soirée se déroule au rythme du soleil qui se couche. Les repas sont assez sommaires : féculents, légumes ou bien grand festin lorsque le camping propose un service de restauration : c’est-à-dire saucisses frites, glaces… Bref, l’avantage de ce retour à la simplicité est l’absence de tergiversation quant aux menus. On mange ce que l’on trouve !
C’est ainsi que nous aurons ô combien savouré les boites de cassoulet et de raviolis qui nous ont été si chaleureusement offertes après une journée de pluie intense !
Revenons au sujet qui nous préoccupe, le déroulement de nos journées et les questions essentielles comme : comment votre enfant de 12 mois a-t-elle vécue ce périple ? Elle a aujourd’hui deux habitations : notre chez nous et la carriole. Si Manon a parfois eu envie de sortir de la carriole, sa grande sœur Alice s’occupait d’elle. Les 4 heures de trajet passaient vite entre les siestes et les échanges avec sa sœur. Seul hic une chute sur le goudron (elle ne marchait pas encore très bien) et une tique qui lui ont valu une visite chez le médecin. Heureusement, pas de conséquence notoire mais dans ce cas, nous n’avons pas hésité à l’amener chez le médecin local pour éviter toute angoisse ou complication inutile.
Alice et Anouk avaient l’âge d’être remorquées sur leurs vélos. Notre choix a été de les emmener en carriole. Heureusement car Anouk a subi une otite tout le long du parcours. Elle a pu se reposer dans sa carriole pour mieux profiter des moments de jeux tous ensemble. Le couchage sous la tente n’a pas trop perturbé son sommeil. La situation fut plus compliquée à la fin du voyage lorsque nous avons eu une journée et une nuit de pluie. Ses parents ont alors loué une tente bungalow dans le campings – avec des lits.
Alice rêvait de pédaler. Nous lui avons confié la mission de s’occuper de sa petite sœur dans la carriole. Elle était très fière. Elle a donc chouchouté sa compagne de voyage. Une semaine nous a paru un bon timing pour son âge.
Coline et Gabriel sont fiers d’avoir tenu tout le long du parcours. Il a fallu les motiver aussi ; nous avons fait attention à leur sommeil. L’avantage de ce type d’environnement : le calme des campings. Une fois le soleil couché, la veillée à la lampe de poche n’encourage pas forcément les petits sportifs : ils s’endormaient vite. Pas de blessure mais quelques baisses de moral en fin de voyage. Ils étaient remotivés grâce aux rencontres avec d’autres petits cyclistes.
Voir aussi les articles : voyager avec des enfants et voyager avec des enfants : le matériel.
Aussi modeste que soit le voyage, il apporte de riches rencontres. Les personnes croisées lors de ce périples furent de précieux souvenirs : de nombreuses familles, des solitaires, tous passionnés d’aventure. Aspect de ce voyage que je ne soupçonnais pas avant de partir.
Venus de tous les horizons, cyclistes chevronnés, curieux de la vie avant tout, ces rencontres nous ont également permis de partager des combines pour la suite de nos voyages, de passer des soirées fort sympathiques à évoquer nos périples passés ou en projet ! MERCI
La bonne humeur n’a jamais terni ce voyage. Même lorsque l’avant dernière étape a été plus que mouillée (ce qui ne perturbe absolument pas les enfants). Nous avons écourté notre voyage de 30 km pour des raisons de timing et parce que les enfants étaient un peu fatigués. Sur un voyage de 3 semaines ou plus, il est possible de faire des pauses plus longues mais celui-ci ne le permettait pas.
L’avis général des grands et des petits : ces vacances ont été non seulement reposantes mais ressourçantes !
Nous n’avons eu qu’une préoccupation : découvrir et voir défiler ce paysage qui évoluait subtilement au fil des kilomètres. Pas de grandes découvertes, pas non plus de paysages grandioses mais une nature et des traditions locales qu’il fallait apprendre à regarder. C’est peut-être cet aspect qui m’aura le plus marqué : l’observation et la quête de cette intimité qui fera de ces lieux un monde unique.