À 11 ans, Alice a fait sa première sortie de 100 km à vélo. Récit

L'été dernier lors d'une semaine de cyclotourisme en famille le long de la Loire, nous avions terminé le voyage par une étape de 68 km. Alice s'était dit que si elle pouvait pédaler 68 kilomètres avec des sacoches, alors elle pouvait atteindre la barre des 100 km. Le défi était lancé. Pour diverses raisons nous n'avons pas pu le relever à l'automne puis l'hiver est arrivé et ce n'est pas la saison idéale pour une première. Au printemps j'ai vu passer l’initiative de la cyclo pour le climat. L'itinéraire était similaire à celui que j'avais préparé. C'était l'occasion de participer à un évènement convivial et de relever le défi.

La cyclo pour le climat

L'évènement "100 c'est ouf", késaquo ? C’est avant tout une belle aventure ! Une sortie à vélo conviviale, populaire et familiale de 100 km à allure libre. Et c’est “ouf ” car que ce soit à 30 ou 15 km/h de moyenne, que ce soit la centième fois ou la première, c’est toujours un moment privilégié de rouler 100 km à vélo en groupe. Inspiré de l’événement la “Cyclo pour le Climat”, c’est aussi un événement de sensibilisation au changement climatique et une très belle opportunité pour repenser ensemble notre rapport à la mobilité. Le vélo n’est certes pas LA solution pour lutter contre le changement climatique, mais c’est clairement UNE solution, simple, accessible à toutes et tous et souvent sous estimée pour décarboner nos déplacements. L’initiative a été lancée par l’association Cyclo pour le climat, antenne française de Cycling 4 climate.

Quelques statistiques sur les participants de cette première édition lyonnaise :

  • 100 personnes inscrites, dont 30% de participantes, en progression vers la parité
  • 40% des personnes n'ont jamais réalisé 100 km à vélo à la journée, et 23% l'ont réalisé 1 à 3 fois auparavant.
  • 36% viennent avec un vélo de route, 31% avec un gravel, 23% avec un vtc. Il y a aussi des vélos cargos, des vtt, etc.
  • 92% pédalent sans assistance électrique
Le maillot de la cyclo
Le maillot de la cyclo

Les warming stripes (bandes du réchauffement climatique) sont une représentation du changement climatique et le symbole de l'association “Cyclo pour le climat”. De nombreuses personnes portaient ce maillot le jour de la cyclo. Il est en vendu sans marge lors des évènements, mais il est également disponible toute l'année sur le site de l'association. Ce maillot est produit par la société Velor qui produit des maillots à partir de matériaux durables et recyclés. Attention aux tailles, suivez bien le tableau des mensurations.

Le récit

Préparatifs : les vélos sont révisés, la pression des pneus est ajustée, les freins sont vérifiés et les transmissions sont lubrifiées. J'en ai profité pour changer ma chaîne qui arrivait en fin de vie. La sacoche de selle contient de quoi réparer une crevaison, un multi-tool et de quoi gérer une chaîne cassée. Sachant que des ravitaillements sont organisés nous prévoyons de partir assez légers. Nous avons les cuissards et les gants, sur 100 km c'est important pour le confort, un maillot, des manchettes s'il fait frais au départ, et une veste de pluie car la météo n'est pas si optimiste pour un mois de juin. La mini sacoche de guidon d'Alice est remplie de biscuits et barres de céréales pour s'alimenter à la demande. Alice ne s'est pas spécialement entraînée, elle est plutôt sportive, et surtout ses compétitions de gym et les entraînements associés lui prennent beaucoup de temps et d'énergie.

Les participants regroupés avant le départ
Juste avant le départ

Nous voilà donc au départ, qui a lieu à Villeurbanne. Nous sommes 100 cyclistes réunis pour participer à la cyclo pour le climat «100 c'est ouf». L'ambiance est familiale, loin d'une compétition sportive. Il y a des cyclistes de tous âges, de tous profils, avec des tenues et des vélos très variés. Le cycliste le plus âgé approche des 80 ans, le plus jeune a 5 ans et s’apprête à suivre sont papa sur son Follow-Me. Le départ s'effectue sous une pluie fine et des températures presque fraiches. Nous partons tous en peloton, ça fait du monde dans les rues. Arrivés au parc de Miribel il y a une répartition par groupe de vitesse (de 25 km/h de moyenne pour les plus rapides, à 16 km/h pour les plus tranquilles). Les groupes partent un à un et nous nous retrouvons à 9 personnes dans le groupe 16 km/h. L'organisation a communiqué la trace GPX de la sortie, et au moins une personne par groupe l'a chargée sur son téléphone ou son GPS.

Je suis un peu inquiet, j'espère qu'Alice tiendra la distance, mais au fond de moi je sais qu'elle en est capable si on roule à un rythme tranquille. C'est une battante qui aime les défis. La pluie cesse et pas longtemps après nous attaquons la montée principale de la journée : 2 km à 6% avec une première pause en haut de la côte pour regrouper tout le monde. Au final il y aura environ 450 mètres de dénivelé positif sur la totalité des 100 km. L'itinéraire bien pensé serpente sur les petites routes tranquilles de la Dombes avec quelques très courts passages sur des routes un peu plus fréquentées. Il faut éviter de trop regarder le compteur car les kilomètres restants ne semblent pas vouloir diminuer.

Cyclistes sur une petite route dans les champs
À travers champs

Le ciel se dégage petit à petit sans aller jusqu'au grand soleil, ce qui n'est sans doute pas plus mal. Dans notre groupe l'ambiance est détendue, personne ne se prend la tête sur la performance, il s'agit juste d'arriver au bout dans la bonne humeur. Le mini cycliste de 5 ans est plein d'entrain sur son Follow-Me et il devient rapidement la mascotte du groupe. Quand nous sommes sur les petites routes désertes il pédale tout seul sur son vélo 14". Vers midi il s'écroule pour une sieste bien méritée dans le vélo cargo de son papa.

La température monte, il fait lourd et Alice commence à fatiguer. Elle trouve que la distance restante ne diminue pas assez vite, le moral baisse un peu. Heureusement, l'effet de groupe et la bienveillance la poussent à continuer. Au kilomètre 70, plusieurs personnes du groupe ont déjà battu leur record de distance. Les 30 kilomètres restants deviennent moins impressionnants. Après avoir atteint le bout de la boucle, nous avons aussi atteint le point culminant et il y a maintenant plus de faux plats descendants. Le moral revient progressivement. Alice préfère rouler devant, elle impulse un rythme aux alentours de 17 km∕h. Passé 80 km il ne reste plus que du plat, nous savons que tout le monde ira jusqu'au bout malgré les kilomètre accumulés dans les jambes.

Cyclistes sur une petite route le long des forêts de la Dombes
Le long des forêts de la Dombes

Après 9h de sortie pauses comprises nous franchissons la barre hautement symbolique des 100 km et nous arrivons peu après au Ponyo café où nous attend un buffet. Les participants les plus rapides sont arrivés depuis longtemps et sont rentrés chez eux. Peu importe, nous sommes toutes et tous fiers d'avoir participé à cet évènement convivial. Alice a relevé son défi. Elle était - et de loin - la plus jeune participante à pédaler seule. Elle reçoit de nombreuses félicitations qui lui font chaud au cœur.

Papa est sa fille sur leurs vélos
Papa et sa fille en pleine action

Au final c'était une chouette journée avec une organisation au top, du challenge et surtout de la bonne humeur. La barre des 100 km peut faire peur mais il faut passer outre. Si vous avez déjà parcouru 40 km ou plus, ça se tente. C'est une aventure que vous devriez tenter l'année prochaine. #100CEstOuf

Merci aux participant⋅es qui ont partagé leurs photos

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